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Rentrée 2017 : éducation nationale, chantiers et perspectives


Dominique MOYSE - Rentrée 2017

En ce premier lundi de septembre, tous les élèves de maternelle, du primaire et du secondaire effectuent leur rentrée des classes. Tout au long de l’été, Jean-Michel BLANQUER a annoncé les nouveautés apportées à l’éducation nationale par le gouvernement PHILIPPE. Tandis que l’on peut qu’approuver la réhabilitation des classes bilangues et européennes, ainsi que le retour des options latin et grec, d’autres mesures me semblent plus contestables.


Le ministre a annoncé des stages de remise à niveau d’une semaine avant l’entrée en sixième ainsi que des études dirigées gratuites dans tous les collèges de France, qui seraient tous deux axés sur l’apprentissage du français et des mathématiques. Ces matières sont évidemment fondamentales et leur enseignement est une priorité et je salue cette initiative qui nous permettra de renforcer la connaissance des savoirs fondamentaux. Le dédoublement des classes de CP dans les classes dites REP, mesure phare du programme du Président Macron, répond est aussi une bonne initiative pour les écoliers en difficultés.


On peut cependant s’interroger sur la faisabilité de ces réformes en raison du manque d’effectifs dans l’Éducation nationale. En 2017, ce sont 573 postes d’enseignant qui n’ont pas été pourvus dans le primaire, 1602 dans le secondaire. Cette pénurie de professeurs, couplée à l’annonce de sévères coupes budgétaires de 4,5 milliards d’euros, contraste avec l’ambition affichée par le nouveau ministre de l’Éducation Nationale.


Au-delà, l’assouplissement des rythmes scolaires que les syndicats réclament depuis l’entrée en vigueur de la réforme de Najat Vallaud-Belkacem, est tout à fait appréciable, mais pose la question de l’autonomie croissante des établissements et/ou des communes. Le gouvernement affiche la volonté d’offrir plus de libertés aux chefs d’établissement quant au recrutement des enseignants, qu’en est-il de la possibilité de congédier ledit enseignant ? Il en va de même sur le retour au redoublement. Celui-ci est désormais à nouveau autorisé mais seulement « en dernier recours » et ils « doivent rester rares », pour citer Jean-Michel Blanquer. Alors, effet d’annonce ou bien véritable reprise en main de l’orientation des élèves par les professionnels du métier ?


Le ministre, a certes désigné des chantiers importants à la restructuration de l’Education Nationale - époussiérage du BAC, la remise en cause du collège unique – , mais il oublie les mesures qui doivent être appliquer en amont comme la construction de nouveaux locaux qui pourraient accueillir le nombre croissant d’élèves et qui permettraient de réduire le nombre d’effectif par classe ; la formation des professeurs afin d’augmenter continuellement leur compétences. La revalorisation du métier d’enseignant est aussi un enjeu essentiel. C’est grâce à leur travail que nos enfants acquièrent les savoirs nécessaires à l’entrée sur le marché du travail.


Je reconnais les avancées qu’apportent Jean-Michel BLANQUER à notre système éducatif, je reste toutefois vigilant quant à la poursuite des transformations dans ce ministère, domaine clef pour l’avenir de notre pays.


Je souhaite une rentrée sereine à tous les élèves et tous les enseignants ainsi qu’à tous les personnels administratifs et agents d’entretien qui font vivre les établissements scolaires qui travaillent au quotidien afin d’offrir les meilleures conditions possibles. Tout au long de cette année, vous pourrez compter sur mon engagement pour nos établissements du Sud de l’Aisne au nom de la Région Hauts-de-France que je représente dans de nombreaux Conseils d’Administration.


Dominique MOYSE


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