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Réforme ferroviaire : renforcer la mobilité des usagers

Le contenu publié ici est à retrouver dans l'Axonnais daté du jeudi premier mars 2018.

Ce lundi 26 février, Édouard PHILIPPE, Premier ministre, a présenté les grandes lignes de la réforme du rail français. Bienvenu, ce renouvèlement du secteur ferroviaire doit aboutir à une amélioration du service et à une baisse du coût du transport pour les contribuables. Dans ce débat qui s’annonce houleux, tachons de poser un constat clair et de faire des choix pragmatiques sur les trois enjeux essentiels que sont l’ouverture à la concurrence, le coût du ferroviaire pour les contribuables et le maintien des petites lignes.


L’ouverture à la concurrence n’est pas une option, c’est une obligation légale qui s’impose à l’ensemble des pays de l’Union européenne. Ne nous trompons pas de débat, la concurrence ne veut pas dire que la SNCF sera privatisée ni que le service public disparaitra. Au niveau régional, c’est même potentiellement le contraire et la majorité régionale regroupée autour de Xavier BERTRAND compte exploiter ces possibilités. Dès que les dispositions légales le permettront, le service des TER sera graduellement ouvert à la concurrence par appel d’offres : concrètement, l’opérateur ferroviaire qui proposera le meilleur rapport qualité-prix gagnera le marché et opèrera sur ces lignes.


La fin du monopole de la SNCF, bien qu’il ne puisse éliminer tout financement public, est une fenêtre politique pour acter une refonte des investissements ferroviaires. Pendant trop longtemps, la SNCF a eu une capacité de financement illimitée. Aujourd’hui, SNCF Réseau, chargé de la construction et de l’entretien des voies, a une dette de 45 milliards d’euros. Chaque année, le secteur du ferroviaire coûte 200 euros par habitant pour une subvention totale de 14 milliards d’euros. En Europe, le secteur ferroviaire est en moyenne financé à 40% par les pouvoirs publics, un chiffre bien inférieur à celui qui a cours en France, notamment au niveau régional où le transport ferroviaire est subventionné à près de 75%. Le gouvernement, la SNCF et les régions doivent avoir cet horizon pour objectif.


Finalement et alors que le rapport Spinetta prônait la disparition de nombreuses petites lignes, le gouvernement n’a pas repris cette proposition. Soyons en soulagés pour nos territoires ruraux qui ont besoin du rail afin d’accéder à une mobilité de qualité. La continuité du service public ferroviaire ne doit pas nous empêcher de conduire une réflexion approfondie sur la mobilité dans les territoires, en particulier sur l’intermodalité. Apaisée, cette réflexion doit avoir pour fondements nos besoins de déplacement et l’impératif environnemental qui est désormais le nôtre.


Face aux résistances qui émergeront, nous devrons, collectivement, être lucides et reprendre à notre compte le constat posé depuis de nombreuses années : la situation n’est plus tenable et seule une réforme profonde permettra de renforcer le transport ferroviaire français et in fine notre capacité à nous déplacer.


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